Euro 2024 – France – Autriche : Kylian Mbappé, plus attendu que jamais en équipe de France - Eurosport (2024)

Les prises de position politiques peuvent-elles nuire aux Bleus ?

En 2018, il ne pesait "que" 15 matches en Bleus, sortait d'une première saison au PSG à 13 buts en Ligue 1, à la fois très correcte et très loin des standards du joueur qu’il est devenu depuis. En 2021, il n'était "que" l'un des trois membres du trio alléchant qu'il formait avec Karim Benzema et Antoine Griezmann. En 2022, l'ombre de Benzema, absent de dernière minute, planait encore. Hugo Lloris, 139 sélections avant le Mondial qatari, était encore le capitaine de l'équipe de France. Raphaël Varane l'un de ses cadres.

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C’est bien simple, jamais Kylian Mbappé n'a été autant attendu dans une grande compétition internationale qu’il ne l’est actuellement pour l'Euro en Allemagne. Le Bondynois a bien grandi depuis ses douze premières minutes en sélection contre le Luxembourg, un soir de mars 2017 (1-3). Sept ans plus tard, il est le nouvel attaquant du Real Madrid, le nouveau capitaine de l'équipe de France. Avec les responsabilités que cela implique, notamment médiatiques.

Dimanche, à la veille de l'entrée en lice des siens contre l'Autriche, le leader des Bleus a été fidèle à ses habitudes en ne se cachant pas devant un sujet aussi important que la situation politique actuelle en France. "J'espère qu'on sera encore fier de porter ce maillot le 7 juillet (...) Je n'ai pas envie de représenter un pays qui ne correspond pas à mes valeurs, à nos valeurs", a-t-il lâché en conférence de presse, dans un discours très fort qui a donné le ton : sport et société seront entremêlés en équipe de France dans les semaines à venir. Et lui sera en première ligne.

"Tu es le garant du groupe, tu dois faire en sorte que tout se passe bien, prévenait-il plus tôt dans Téléfoot au sujet de son rôle de capitaine. Ça change des autres compétitions où j'étais d'abord concentré sur moi-même, alors que là, je dois d'abord penser aux autres, et ensuite je penserai à ma performance".

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Tout un paradoxe. S'il y a bien une compétition où l'on pardonnerait à Mbappé d'être (un peu) autocentré, ce serait celle-ci. L'histoire de sa saison, commencée dans le "loft" du PSG, terminée hors du coup en Ligue des champions, hors du groupe en Ligue 1, timidement en Coupe de France, et marquée par ses relations glaciales avec son président Nasser al-Khelaïfi, est connue. La réaction psychologique et surtout physique qui en découlera ne l’est pas. "Ce qui est sûr, c'est que j'ai la tête, on verra demain (lundi) si j'ai les jambes", a-t-il résumé.

L'attaquant de 25 ans aborde cet Euro avec le sourire et un avenir clair, pour une fois. C'est déjà ça. Mais dans une forme incertaine. Celle d'un joueur qui a souffert du dos en début de rassemblement, d'un coup au genou contre le Luxembourg, qui a été ménagé sur certaines séances d'entraînement mais aussi contre le Canada à Bordeaux dimanche dernier, où on ne l'a vu qu'un quart d'heure. Tout le monde aurait préféré avoir la confirmation que quatre jours après ses courses tranchantes à Metz, les jambes allaient bien. Au lieu de ça, le leader de Didier Deschamps court après ses meilleures sensations physiques.

Avec sa casquette de troisième meilleur buteur de l'histoire des Bleus, il court aussi après son premier but dans un Euro, avec une revanche à prendre sur l’édition 2021, celle de l'élimination précoce contre la Suisse, du tir au but manqué face à Yann Sommer et de l'acharnement qui s'en est suivi. Le meilleur joueur du monde - en tout cas l'un des prétendants à ce statut – court, enfin, après son premier Ballon d'Or. Le tout avec un brassard autour du bras, donc. "Je suis dans cette mission-là et je pense que je suis prêt", assure-t-il. On a très envie de le croire. Encore plus de le voir.